Le 26 septembre 2019, l’usine Lubrizol et les entrepôts de stockages Normandie-Logistic, son voisin, à Rouen prenaient feu.
Afin de répondre de manière scientifique et indépendante, l’ATC a pris la décision de créer un DOSSIER LUBRIZOL dans lequel nous publierons les derniers avis et commentaires de nos scientifiques.
Cet accès est RÉSERVÉ aux ADHÉRENTS de l’ATC à jour de leur cotisation, et leur permettra de s’exprimer sur le sujet mais aussi de poser leurs questions !
Ce dossier est un lieu de débat au sein duquel nos modérateurs veilleront à la bonne tenue des échanges.
D'emblée, les stocks de Produits chimiques se sont embrasés, libérant une épaisse fumée noire très suffocante, à l’odeur âcre et persistante.
Des retombées de suies noirâtres se sont abattues sur les quartiers N.-O. de Rouen, entraînant au matin une grande inquiétude de la population.
L’intervention rapide et exemplaire des pompiers a permis dans l’après-midi de stopper la progression de l’incendie... ce qui n’a pas apaisé l’inquiétude de la population, abreuvée
par la préfecture de communiqués plus rassurants les uns que les autres sur la dangerosité de ces fumées... Une thérapie anti-anxiogène « bien huilée » mais, semble-t-il, peu efficace.
N’empêche que plusieurs personnes souffrant de nausées, voire de vomissement et de maux de tête persistants, se sont rendues à l’hôpital.
En attendant les résultats des Expertises scientifiques, qu’on espère plus sérieuses que celles liées à l’accident d’AZF (Toulouse), que peut-on dire à l’heure actuelle en tant que
Toxicochimiste ?
D’abord sur la nature des Produits chimiques stockés (Matières premières et Produits finis...) beaucoup d’incertitudes !
- Les Hydrocarbures classiques, dans lesquels entrent beaucoup de Solvants, dont le Benzène, ainsi que des Carburants...
- Les Composés organo-halogénés, comme les organo-chlorés, semble-t-il peu abondants... mais attention, le Chlore peut être apporté par diverses structures (par exemple en PVC...),
- Les Composées organo-azotés, classiques dans de nombreuses Huiles industrielles,
- Les Composés organo-soufrés qui, beaucoup s’en souviennent (surtout pour l’odeur) étaient passés dans la Nature lors du 1er accident en janvier 2013.
- Les Composés organo-phosphorés, qui ont particulièrement attirés notre attention, car cette famille renferme des Composés très toxiques, comme les Insecticides organo-phosphorés (Parathion...) interdit par l’Union européenne, sans oublier certains Gaz de combat (Sarin...) composés qui, bien entendu, ne sont pas présents chez Lubrizol !
sur la santé immédiate des populations environnantes... pas d’effets toxiques aigus, selon la préfecture !
Bien entendu, le Personnel de Lubrizol doit maintenir en permanence sa vigilance, pour être certain que la surveillance de leur atmosphère de travail soit bien contrôlée.
Reste à savoir, ce que la combustion de tous ces Composés chimiques a pu former comme Gaz et Particules qui pourraient, ultérieurement, impacter la santé des populations exposées et contaminer durablement l’Environnement.
Classiquement les Composés hydrocarbonés simples, ainsi que leurs Dérivés contenant de l’Oxygène (par exemple les Alcools, les Cétones...) brûlent en formant du Gaz carbonique
(CO2 formé à partie du Carbone), de l’Eau (issue de l’Hydrogène) et des Particules hydrocarbonées. Ces dernières sont les plus problématiques, car finalement elles vont se
déposer partout sous forme de Suie, dont l’impact sera particulièrement préoccupant pour
les Cultures, le Bétail et les Abeilles...
En ce qui concerne la combustion des Composés organo-halogénés, il va se libérer
l’Halogénure correspondant, qui peut s’intégrer dans la molécule de Composés hydrocarbonés. Ainsi, l’Anion chlorure (Cl–) peut se retrouver dans les Dioxines, dont on
De leur côté, les Composés organo-azotés vont, après oxydation, former finalement à partir de leur Azote, du Dioxyde d’azote (NO2) un gaz toxique libéré entre autres, par les moteurs
Diésel.
Pour les Composés organo-soufrés, l’oxydation de l’atome de Soufre, va conduire au Dioxyde de soufre (SO2), Gaz très irritant et sensibilisant, qui dans l’air humide va aboutir à
l’Acide sulfurique (H2SO4), l’un des constituants des Pluies acides.
Reste les Composés organo-phosphorés dont l’atome de Phosphore va s’oxyder en Acide phosphorique (H3PO4), un acide minéral faible qui, à chaud (dans les flammes) va perdre
de l’Eau et former de l’Anhydride phosphorique (P2O5), produit irritant à odeur âcre.
AzaHAP, tandis que le Soufre forme des ThiaHAP.
En général, ces Composés néoformés sont reconnus plus mutagènes et plus cancérogènes que la molécule uniquement hydrocarbonée (c’est par exemple le cas du Benzo[a]pyrène).
On peut espérer, qu’on aura la possibilité de rechercher de tels Composés, dans les Suies issues de l’Incendie de Lubrizol.
Sur les Produits minéraux, une certitude : le toit en Fibrociment à base d’Amiante s’est certainement désagrégé sous forme de Particules qu’on peut imaginer nocives.
Ainsi va la Toxicochimie... car nous continuerons à rester, avant tout, des Scientifiques en quête de Vérité.
La Vallée de l'Obiel et la pollution à l'Arsenic : voir notre dossier sur le cancer de la peau lié à l'As (http://www.atctoxicologie.fr/images/Dossier/Arsenic/ARSENIC_Cancers_de_la_Peau_lie%CC%81s_a%CC%80_lAs_20190829_.pdf)
https://podcasts.apple.com/fr/podcast/%C3%A9l%C3%A9ment-terre/id1055017222?i=1000429952368
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