Avant toutes choses nous tenons à rappeler que l'Association Toxicologie-Chimie, met un point d'honneur à être au service de toutes et tous, en toute IMPARTIALITÉ.
Toutefois choquée par les propos tenus par Marie Monique Robin lors de son interview sur France Inter (écouter l’émission), au sujet de Jean-François Narbonne (Professeur émérite en Toxicologie, ancien directeur de l'équipe Toxicologie de l'Unité CNRS 5255 en Toxicochimie à l’université de Bordeaux, Expert ANSES ayant participé aux rapports sur le BPA et les perturbateurs endocriniens, Expert auprès du CIRC de Lyon, Expert auprès de l'UNEP…), l’ATC souhaite publier la réponse de Jean-François face aux accusations portées à son encontre et notamment la mise en doute du sérieux de ses Expertises. De tels propos à une heure de grande audience ne peuvent rester sans réponse.
Nous demandons la possibilité de rétablir la vérité auprès des auditeurs !
Réponse de Jean-François NARBONNE :
Je suis très choqué par ce que viens d'entendre ce matin sur France Inter de la part de MM Robin. Être traité d'exemple de la "science prostituée" dépasse toutes les injures que je reçois habituellement dans ma lutte pour mettre la science au service l'environnement et des citoyens.
Professeur de Toxicologie honoraire ancien directeur de l'équipe Toxicologie de l'Unité CNRS 5255 en Toxicochimie université de Bordeaux, Expert ANSES ayant participé aux rapports sur le BPA et les perturbateurs endocriniens, expert auprès du CIRC de Lyon, de l'UNEP... j'ai écrit plusieurs livres grand public dont "Toxiques affaires" avec Noël Mamère et "Sang pour Sang Toxique" qui dénonçait la pollution de notre organismes par des centaines de contaminants dont le BPA et les perturbateurs endocriniens. J'ai été scandalisé et choqué par les propos diffamatoires de M.M. Robin ce matin dans son entretien avec Léa Salamé qui me classait dans le clan des scientifiques minimisant ces effets et même me donnant en exemple de "la science prostituée". Ayant maintenant 70 ans et continuant une activité d'expertise auprès des tribunaux pour défendre citoyens et employés exposés aux contaminants environnementaux et professionnels (j'ai été l'expert qui a fait gagner le procès contre Monsanto de l'agriculteur Paul François entre autre) ayant dénoncé dans mon dernier livre la surexposition des Français au BPA (20% de la population) ayant demandé la réduction drastique de la DJA européenne sur le BPA de 50 μg à 0,2 μg/kg/j à cause des effets
sur les femmes enceintes vous comprendrez que je suis abasourdi par de tels propos. De plus j'ai été souvent invité des émissions comme "Allo Docteur" avec Marina et Michel de même qu'à "C dans l'air", j'ai été sollicité pour donner mon avis et surtout de traduire les avis de l'ANSES qui évidemment travaille sur tous ces sujets. M.M. Robin tient des propos délirants mais vend beaucoup de livres alors qu'elle n'est évidemment pas spécialiste en Toxicologie, il suffit d'avoir senti la réserve de Léa devant la définition donnée des PE, et sur l'absence de réponse à la question de Léa sur le lien de causalité existant entre les maladies décrites et l'exposition aux PE. En fait MM Robin m'en veut de l'avoir contredite dans une émission sur France culture concernant le BPA dans les biberons. Elle et ses copains militants très en cours auprès de certains de nos ministres ont fait pression pour faire voter en priorité l'interdiction des biberons en plastique qui ne représentait que 4% de l'exposition des enfants alors que 40% de cette exposition venait des boites de lait maternisé. De même leur intervention auprès de la grande distribution a abouti à remplacer dans les tickets de caisse le BPA par du Bisphénol S encore plus toxique. Je me suis donc élevé devant l'énorme pouvoir médiatique et donc politique de ces "lanceurs d'alertes" alors que les avis des agences sanitaires ne sont généralement pas suivis. Ainsi notre opposition ne portait pas sur les effets des PE mais sur la priorité des actions à mener pour diminuer cette exposition. Pour avoir osé la contredire je ne pouvais être que financé par des lobbies industriels. Elle est donc allée sur le site de l'ANSES ou nous mettons tous les financements reçus par nos laboratoires et elle a vu que Total avait, il y a plus de 10 ans, financé une thèse qui d'ailleurs portait sur une application des méthodes originales que j'avais mis au point pour évaluer la pollution chimique des milieux aquatiques. Ce financement très ponctuel et très minoritaire dans le budget de mon laboratoire était la preuve que j’étais payé par Total pour défendre le BPA !!! Ceci faisant de moi le porte-parole de la « science prostituée ». Un tel traitement diffusé à une heure de grande écoute me blesse profondément dans mon engagement de toute ma vie contre les pollueurs de notre planète. On voit d'ailleurs son délire quand elle dit que les industriels fabriquent des hormones qu'ils mettent dans les plastique et dans l'environnement. La réalité est inverse. De très nombreuses substances naturelles (comme les phytoestrogènes du soja, des métaux de la croute terrestre…) ou des substances de synthèse (en particulier des antioxydants ou des pesticides ou des médicaments) se sont révélés avoir des potentialités de PE quand on a découvert ce mécanisme il y a une 20aine d'années. On avait eu les mêmes problèmes quand quelques décennies auparavant on avait découvert le problème des cancérigènes et génotoxiques.
Devant de telles contre-vérités et une telle désinformation je souhaiterais avoir une possibilité de rétablir la vérité auprès de vos auditeurs.
Sur un autre plan je dois signaler à Léa Salamé bien qu'étant en retraite, je suis quand même professeur associé à l'Université Saint Joseph de Beyrouth où je dirige une équipe qui étudie la présence de certains de ces PE dont les PCB et les pesticides organochlorés, dans le sang des Libanais.
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