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Devant la catastrophe qui touche le Liban, nous ne pouvons qu’exprimer notre grande tristesse et totale solidarité avec nos amis Libanais qui ont été gravement atteints dans leurs chairs, dans leurs vies et dans leur espérance en un futur meilleur. A l’ATC nous sommes d’autant plus sensibles à cette catastrophe qu’il s’agit d’un « Tsunami urbain » selon l’expression du Professeur Hubert Seillan dans son livre sur l’affaire AZF de Toulouse.

L’ATC est fréquemment sollicitée comme source d’expertise scientifique par les médias, les autorités publiques ou judiciaires dans des accidents chimiques comme ceux récents de ROUEN – Lubrisol, de Notre-Dame de Paris ou celui évidemment de l’AZF.Mais avant l’aspect technique et scientifique de l’évènement c’est l’aspect humain qui nous touche en premier.

En dehors des liens familiaux que peuvent avoir certains intervenants aux côtés de l’ATC, nous avons depuis 2009 tissé des liens étroits avec l’Université Saint Joseph de Beyrouth où nous avons mis en place un enseignement de Toxicologie Alimentaire et initié une équipe de recherches sur la contamination chimique de populations Libanaises. Etant né à Toulouse et ayant été pendant plus de 10 ans riverain mitoyen de l’usine AZF, je suis d’autant plus sensible à l’inquiétude diffuse de vivre à côté d’un site sensible et après l’accident, à l’inquiétude des dommages éventuels aux membres de sa famille. Quelques minutes après avoir vu les images de la catastrophe, j’étais au téléphone avec mon correspondant de l’USJ pour lui dire que j’avais reconnu la couleur caractéristique de l’explosion du nitrate d'ammonium vue pour AZF à Toulouse.

Par-contre les images du « blast » semblable à un champignon atomique, traduisaient un effet décuplé. Evidemment nous sommes de tout cœur avec nos amis Libanais dont nous avions suivi avec grand intérêt (comme anciens de 68) leur « révolution d’octobre » et leurs efforts désespérés pour essayer de reconstruire un pays indépendant et démocratique. Nous souhaitons beaucoup de courage aux enquêteurs qui vont rechercher les causes de la catastrophe en sachant que pour AZF, le vrai enchaînement des faits n’a jamais été révélé, les raisons politiques et économiques ayant prévalu. Les conclusions récentes du procès indiquaient qu’après presque 20 ans d’enquêtes, on n’avait pas identifié la vraie cause de « l’accident ». Nous connaissons par expérience l’immense énergie de nos amis Libanais pour faire avancer les choses et palier par eux-mêmes aux défaillances de leur état. Nous connaissons aussi leur attachement à leurs racines Phéniciennes millénaires et nous serions désolés de voir les jeunes élites très bien formées par d’excellentes structures universitaires, prendre la suite des vagues d’émigrations précédentes. Chers Amis Libanais, nous vous adressons un message de soutien dans cette épreuve et nous sommes prêts à vous fournir l’aide dont vous auriez besoin, en particulier dans les domaines scientifiques, techniques et éducatifs. Pour être concrets nous sommes prêts par exemple à accueillir gratuitement dans nos formations les scientifiques qui en feraient la demande.